M. Grünbart u.a. (Hrsg.): Zwei Sonnen am Goldenen Horn?

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Titel
Zwei Sonnen am Goldenen Horn?. Kaiserliche und patriarchale Macht im byzantinischen Mittelalter. Akten der internationalen Tagung vom 3. bis 5. November 2010.


Herausgeber
Grünbart, Michael; Lutz, Rickelt; Martin Marko, Vucetic
Reihe
Byzantinistische Studien und Texte 4
Erschienen
Berlin 2013: LIT Verlag
Anzahl Seiten
200 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Jean-Michel Spieser

Ce petit volume est le deuxième fascicule des actes d’un colloque qui s’est tenu, sous le même titre à Munster en novembre 2010. Il se termine d’ailleurs, p. 155–161, par un «Épilogue», rédigé par M. Grünbart qui résume les principaux acquis du colloque. Ce volume réunit sept contributions, dont deux qui n’avaient pas été présentées lors du colloque. Comme le titre le laisse entendre, elles tournent autour du thème des relations de pouvoir entre l’empereur et le patriarche, sans exclure la question des relations entre les différents patriarcats.

Jean-Claude Cheynet, sous le titre «Patriarches et empereurs de l’opposition à la révolte ouverte» (1–18), examine ces relations aux XIe et XIIe siècles, en fait de 1025, mort de Basile II à 1204. Il oppose les périodes d’instabilité politique, de la mort de Basile II à Alexis Ier Comnène, ainsi que la situation laissée par la mort de Manuel Ier Comnène, aux règnes d’Alexis Ier, Jean II, Manuel Ier. Cela correspond aussi à des choix différents faits par les empereurs, de fortes personnalités, en général bien introduites dans les milieux politiques (par exemple des personnalités comme Alexis Stoudite [1025–1043], Michel Cérulaire, Jean Xiphilin) qui s’opposent aux patriarches d’origine plus modestes, issus plutôt de l’aristocratie civile moyenne, en général nommés par les Comnènes. Andronic Ier, au contraire, nommera de nouveau un patriarche, Basile Kamarètos, venant d’une grande famille.

Sebastian Kolditz, «Ein umstrittener Kaiser und patriarchale Kirchen im späteren fünften Jahrhundert: Weltliche und geistliche Macht unter Basiliskos» (19–53), examine ces mêmes rapports entre empereur et patriarches à un moment de crise, à savoir pendant le court règne de l’usurpateur Basiliskos (475–476). Il s’intéresse d’abord au rôle de Timotheos Aliouros, le patriarche monophysite d’Alexandrie que Basiliskos rappelle d’exil et rétablit dans sa charge. Il montre ensuite le rôle du patriarche Acacius, avec l’appui du stylite Daniel, dans l’opposition à l’usurpateur; enfin il examine la position du pape Simplicius, clairement opposé à Basiliskos, mais qui n’a guère les moyens d’inter-venir. Une conclusion, très nuancée, met en valeur les différentes forces qui ont fait évoluer la situation et contribué à la chute de Basiliskos.

Le court article de Claudia Ludwig, «Die Position des Patriarchen in der Politik: Möglichkeiten und Grenzen» (55–65), a un objet plus restreint que son titre ne l’indique. Prenant les quarante patriarches recensés entre 638 et 1025 dans la Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit, elle met l’accent sur le fait que cinq d’entre appartenaient à la famille impériale ne serait-ce que par alliance et que six étaient d’anciens laïcs, mais qui tous, avaient occupé la fonction d’asécrètis, comme si, dans des situations conflictuelles d’un point de vue religieux – voir Taraise qui devait préparer le rétablissement des images et, dans le camp opposé, Théodotos I Mélissénos et Jean le Grammairien – les empereurs voulaient, dans ces conditions, prendre des personnes qui avaient une solide expérience administrative.

Le titre de l’article de Georgios Makris, «Zur Dämonisierung des Kaisers Leon V. durch Ignatios Diakonos in der Vita des Patriarchen Nikephoros» (67–74), ne corespond qu’en partie à son contenu. Le passage de ce texte auquel s’intéresse l’auteur, une discussion imaginaire entre quatre yeux, entre le patriarche Nicéphore et l’empereur, n’occupe que les trois dernières pages de l’article. L’auteur essaie de montrer que ce dialogue fictif, dont, évidemment le patriarche sort vainqueur, correspond davantage à un dialogue avec le patriarche iconoclaste Jean le Grammairien. G. Makris suggère que, dans ce texte, Ignace le diacre essaie de prendre ses distances par rapport à Jean le Grammairien, dont il a peut-être été l’élève.

Pagona Papadopoulou et Cécile Morris-son, «Symbols of Power, Symbols of Piety: Dynastic and Religious Iconography on Posticonoclastic Coinage» (75–98), partent de l’iconographie monétaire. L’article se divise nettement en deux parties, la première concerne la monnaie rare d’Alexandre, frère de Léon VI, où il est représenté couronné par un personnage qui est à identifier avec saint Jean Prodrome. Les auteurs montrent de manière convaincante que ce choix est une allusion au patriarche Nicolas Mystikos qui avait été déposé par Léon VI. Le reste de l’article, avec un accent important sur le monnayage paléologue, est consacré à la manière dont l’iconographie monétaire, met en scène la piété impériale et peut, souvent, être mis en liaison avec des situations ou des événements précis.

Un très long article de Juan Signes Codoñer, «Die melkitischen Patriarchen, Konstantinopel und der Bilderkult in der zweiten Hälfte des 9. Jahrhunderts» (99–136), est plutôt consacré aux relations entre les différents patriarcats qu’à celles entre patriarche et empereur. L’auteur discute les relations entre le patriarcat de Constantinople et les patriarches melkites dans les décennies qui ont suivi la fin de l’iconoclasme, en mettant l’accent sur Photius et en montrant que la sensibilité melkite sur la question des images n’était pas tout à fait la même que celle de l’orthodoxie byzantine. Il donne une large place dans sa discussion à la lettre des trois patriarches, dont il discute encore une fois, 123 sqq., l’authenticité, et qui aurait pu trouver des échos dans la doctrine des deux pouvoirs de Photius.

Le dernier article (Vlada Stanković, «The path toward Michael Keroularios: the Power, Self-presentation and Propaganda of the Patriarchs of Constantinople in the late 10th and early 11th Century» [137–154]) est vraiment au cœur de la problématique impliquée par le titre du recueil. Il essaie de vérifier s’il y a vraiment eu, depuis Photios jusqu’à Michel Cérulaire, une augmentation du pouvoir patriarcal qui aurait progressivement conduit à la position de Michel Cérulaire. Il avance sous forme de tableau pour chacun des patriarches depuis Polyeucte (956–970) jusqu’à Alexis Stoudite (1025–1043). Il présente dans ces tableaux un certain nombre de caractéristiques qui permettent de définir le patriarche dans ses relations avec l’empereur, dans son milieu social et par son action. Plutôt que de voir une évolution continue, l’auteur essaie de montrer que les relations entre empereur et patriarches étaient de plus en plus personnalisées et donc que le poids des personnes devenait très important. Mais, en fait, ce sont les périodes d’instabilité impériale qui ont le plus permis aux patriarches de jouer un rôle important.

Le livre se termine, comme déjà mentionné, avec un épilogue de M. Grünbart qui tire les enseignements principaux des différents articles publiés dans les deux volumes des actes de ce colloque et conclut en soulignant les différences entre le pouvoir du pape à Rome et celui du patriarche, différences liées respectivement à l’éloignement et à la proximité du pouvoir temporel.

Une abondante bibliographie et un utile index, qui porte sur les deux volumes, complète cette publication qui éclaire certains aspects des relations souvent conflic-tuelles entre patriarches et empereurs.

Zitierweise:
Jean-Michel Spieser: Rezension zu: Michael Grünbart/Lutz Rickelt/Martin Marko Vučetić, Zwei Sonnen am Goldenen Horn? Kaiserliche und patriarchale Macht im byzantinischen Mittelalter. Akten der internationalen Tagung vom 3. bis 5. November 2010. Teilband 2 (=Byzantinistische Studien und Texte 4), Berlin, LIT, 2013. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Religions und Kulturgeschichte, Vol. 108, 2014, S. 500-501.

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