R. Rosa: Peuple et identité

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Titel
Peuple et identité. Représentations vaudoises après la Révolution 1798-1814.


Autor(en)
Rosa, Raphaël; Bolens, Matthias
Reihe
Bibliothèque historique vaudoise
Erschienen
Lausanne 2007: Bibliothèque historique vaudoise
Anzahl Seiten
317 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Michel Pahud

Lors de son bicentenaire, la République helvétique (1798-1803) a bénéficié de plusieurs publications dans la Bibliothèque historique vaudoise. Celle-ci est le fruit de deux mémoires de licence, défendus à l’Université de Lausanne.

En s’intéressant aux représentations du peuple parmi les élites du pays – puis du canton – de Vaud entre 1789 et 1814, Raphaël Rosa parvient à de surprenants résultats. Il souligne par exemple qu’une appréhension commune anime, jusqu’à la Révolution vaudoise, les aristocrates partisans de Berne et les réformateurs modérés comme Henri Monod. Traumatisés par l’expérience française, ces hommes n’imaginent pas accorder à cette multitude imprévisible un quelconque rôle politique. Les événements de janvier 1798 n’apaisent pas leurs craintes, mais les font réagir différemment. Tandis que les contre-révolutionnaires poursuivent leur opposition à toute participation populaire (excepté en 1801 lors de leur pétition exigeant le retour du canton à Berne), les élites urbaines parvenues au pouvoir y consentent. Elles agissent là par pragmatisme, afin d’affaiblir les «jacobins»,mais aussi par conviction, estimant que l’éducation civique permettra progressivement d’améliorer l’esprit public.

Dans la seconde partie, Matthias Bolens s’intéresse aux représentations identitaires des Vaudois entre 1798 et 1803. Il constate qu’à la veille de la Révolution, elles ne dépassent guère, pour la majorité des campagnards, l’horizon de leur bailliage, tandis que les élites urbaines se retrouvent plutôt dans l’helvétisme, cher au doyen Bridel. Faut-il rappeler qu’avant le 24 janvier, seuls les révolutionnaires les plus radicaux, comme La Harpe, réclament l’indépendance? Une fois celle-ci acquise, les modérés désormais au pouvoir s’en accommodent fort bien. Ils cherchent alors à promouvoir une identité commune, pour éviter un retour à Berne ou un rattachement à la France. Pour se prémunir contre l’ancien souverain, on idéalise la période savoyarde et les États de Vaud, tandis que pour éviter une incorporation à la Grande Nation, on rappelle aux Vaudois qu’ils sont Suisses non pas depuis l’invasion bernoise, mais depuis l’Helvétie romaine!

Par cette étude, Matthias Bolens montre bien qu’à l’exception du Major Davel, réhabilité quelques années plus tard grâce à La Harpe, les principales références identitaires du XIXe siècle naissent sous la République helvétique.

Citation:
Michel Pahud: compte rendu de: Raphaël Rosa, Matthias Bolens, Peuple et identité. Représentations vaudoises après la Révolution 1798-1814, Lausanne: Bibliothèque historique vaudoise, 2007, 317 p. Première publications dans: Revue historique vaudoise, tome 116, 2008, p.286-287.

Redaktion
Veröffentlicht am
15.04.2010
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Die Rezension ist hervorgegangen aus der Kooperation mit infoclio.ch (Redaktionelle Betreuung: Eliane Kurmann und Philippe Rogger). http://www.infoclio.ch/
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