D. Walser-Wilhelm u.a.: L'historiographie à l'aube du XIXe

Titel
Geschichtsschreibung zu Beginn des 19. Jahrhundert im Umkreis Johannes und des Groupe de Coppet. L'historiographie à l'aube du XIXe siècle autour de Jean de Müller et du Groupe de Coppet.


Autor(en)
Walser-Wilhelm, Doris et Peter; Berlinger Konqui, Marianne
Reihe
Travaux et Recherches de l'Institut Benjamin Constant 6
Erschienen
Paris, Genève 2004: Honoré Champion
Anzahl Seiten
200 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Béla Kapossy, Faculté des Lettres Section d'histoire, Université de Lausanne

Jean de Müller (1758-1809), auteur de Geschichten der Schweizer, demeure une des icônes de l’historiographie suisse et un personnage incontournable pour tous ceux qui s’intéressent aux transformations que subissait la Confédération à la fin de l’Ancien Régime. Grâce à une série d’ouvrages qui ont été publiés ces dernières décennies, nous nous pouvons nous faire une idée plus précise de cette personnalité changeante et irradiante, de sa perception de la politique européenne, des événements et milieux culturels qui ont influencés sa formation intellectuelle, et de la réception de son oeuvre en Suisse. Ce qui manquait jusqu’à présent, c’était une étude qui mette Müller en relation avec d’autres historiens suisses de sa génération. Les textes réunis dans ce volume, qui proviennent d’un colloque qui s’est tenu à Lausanne en novembre 2002, contribuent à combler cette lacune en retraçant les liens que Müller entretenait avec plusieurs membres du Groupe de Coppet, notamment Bonstetten et, dans une moindre mesure, Sismondi.

La problématique générale a été divisée en trois axes principaux : la biographie et l’autobiographie de Jean de Müller ainsi que ses rapports avec la Suisse romande ; le contexte intellectuel et historiographique ainsi que ses relations avec d’autres penseurs ; et finalement les thèmes qui intéressaient à la fois Müller et Coppet. Peter et Doris Walser-Wilhelm, éditeurs infatigables des Bonstettiana, rappellent tout ce qui ratta- chait Müller à la Suisse romande, à Genève en particulier ou il résidait chez les Tronchin et Charles Bonnet. Alexandre Escudier, dans un long article, trace la réception de l’oeuvre de Müller, en particulier de Geschichten schweizerischer Eidgenossenschaft, par des historiens allemands, et analyse le rôle que ceux-ci attribuaient à sa conception de l’histoire helvétique dans le développement d’une nouvelle forme d’historiographie nationale. Johannes Süssmann étudie le concept de représentation dans l’oeuvre historique de cet auteur, alors que Jean- Daniel Candaux nous rappelle le cas intéressant de l’historien genevois Jean Picot, auteur d’une Histoire des Gaulois (1804), comme exemple de ce qui s’écrivait à cette époque à Genève, loin de l’influence de Müller et du Groupe de Coppet. Stefan Howald, auteur d’une biographie intellectuelle de Bonstetten, s’intéresse à l’importante question du retentissement de la pensée de Adam Smith chez l’historien suisse, alors que Boris Anelli réélabore le problème des relations entre Müller et Sismondi, élève admiratif mais finalement critique du maître. Dans un compte-rendu, Barbara Schnetzler évoque le rôle que Francis Kinoch et Albert Galatin ont joué pour la diffusion de l’oeuvre de Müller aux Etats-Unis pendant la première moitié du xixe siècle. Antje Kolde se penche sur la façon dont Constant a abordé la littérature grecque et en particulier la question homérique dans le huitième livre de son ouvrage De la Religion. Finalement, Anja Höfler examine la topographie comparée du Latinum chez Bonstetten et Virgile.

De qualité variable, les actes de ce colloque offrent de nombreuses pistes aux chercheurs intéressés aux rapports personnels entre l’historien de la Confédération et les intellectuels libéraux suisse et, notamment grâce à l’article détaillé d’Alexandre Escudier, aux facteurs qui contribuèrent à la marginalisation graduelle de son oeuvre dans le monde des historiens allemands de la première moitié du xixe siècle. Ce qui fait peutêtre défaut, dans ce volume, par ailleurs très utile, c’est une véritable analyse de la perception par Müller de la politique suisse, de sa compréhension de l’avenir de la Suisse au sein de l’Europe, ainsi qu’une étude qui nous permette de comprendre dans quelle mesure sa position diffère de celle de ses amis du Groupe de Coppet. Aussi, une lecture comparative de l’histoire müllerienne des républiques médiévales suisses et de celle de Sismondi aurait peut-être permis de mieux discerner et évaluer la particularité de ces deux auteurs. De même, on aurait aimé en savoir davantage sur la lecture que faisait Müller du troisième livre des Richesses des Nations où Smith essaie de démontrer l’importance cruciale des villes sur l’essor de l’agriculture en Europe – compte tenu de l’énorme intérêt que ce sujet a suscité chez les réformateurs suisses.

Citation:
Bela Kapossy: compte rendu de: Doris et Peter Walser-Wilhelm, Marianne Berlinger Konqui, Geschichtsschreibung zu Beginn des 19. Jahrhundert im Umkreis Johannes und des Groupe de Coppet. L'historiographie à l'aube du XIXe siècle autour de Jean de Müller et du Groupe de Coppet, Paris, Honoré Champion, Genève, Slatkine (diff.), Travaux et Recherches de l'Institut Benjamin Constant 6, 2004, 200 p. Première publications dans: Revue historique vaudoise, tome 114, 2006, p.367-368.

Redaktion
Veröffentlicht am
26.05.2010
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Die Rezension ist hervorgegangen aus der Kooperation mit infoclio.ch (Redaktionelle Betreuung: Eliane Kurmann und Philippe Rogger). http://www.infoclio.ch/
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