Lumières et histoire. Réinventer l'Antiquité, imaginer de nouveaux mondes, penser les révolutions/ Enlightenment and History. Reinventing Antiquity, imagining new worlds, rethinking revolutions

Lumières et histoire. Réinventer l'Antiquité, imaginer de nouveaux mondes, penser les révolutions/ Enlightenment and History. Reinventing Antiquity, imagining new worlds, rethinking revolutions

Veranstalter
SIEDS / ISECS 2006 Société internationale d'étude du dix-huitième siècle (SIEDS) International Society for Eighteenth-Century Studies (ISECS) Organisateurs / Organizers Marc André Bernier Hans-Jurgen Lüsebrink
Veranstaltungsort
Ort
Québec / Trois-Rivières (Canada)
Land
Canada
Vom - Bis
11.09.2006 - 15.09.2006
Deadline
15.03.2006
Von
Lux, Anne-Marie

Séminaire international des jeunes dixhuitiémistes 2006/ International Seminar for Young Eighteenth-Century Scholars 2006
[English below]

La Société internationale d'étude du dix-huitième siècle (SIEDS) sollicite des contributions de chercheurs se rattachant à tous les domaines de la recherche dixhuitiémiste dans le cadre d'un Séminaire international d'une semaine.

D'abord connu sous le nom de Séminaire Est-Ouest, cet événement réunit chaque année des jeunes chercheurs provenant de plusieurs pays. En 2006, cette rencontre aura lieu dans deux villes, Québec et Trois-Rivières, et sera co-organisée par la Société canadienne d'étude du dix-huitième siècle (SCEDHS), le Cercle interuniversitaire d'étude sur la République des Lettres (CIERL) et la Chaire de recherche du Canada en rhétorique.

Le Séminaire se déroulera du lundi 11 septembre au vendredi 15 septembre 2006 à Québec (lundi, mardi et mercredi) et à Trois-RiviÚres (jeudi et vendredi). Ces rencontres sont placées sous la direction scientifique de Marc André Bernier (Université du Québec à Trois-Rivières) et de Hans-Jürgen Lüsebrink (Universität Saarbrücken).

Cette année, la problématique générale du Séminaire est la suivante : Lumières et histoire. Réinventer l'Antiquité, imaginer de nouveaux mondes, penser les révolutions

Problématique générale. L'idée, encore tenace, suivant laquelle le XVIIIe siÚcle serait resté étranger à l'histoire est elle-même, comme l'observait jadis Ernst Cassirer dans La philosophie des Lumières (1932), « une idée sans aucun fondement historique ». De fait, les Lumières font de l'histoire l'une des modalités par excellence de la représentation du temps, dans un contexte où des idées comme celles de devenir, de processus ou encore de généalogie s'affirment comme des composantes fondamentales de l'expérience humaine. C'est ainsi que le souci de l'histoire investit l'ensemble de la réflexion des philosophes, de manière à conférer à celle-ci une dimension permanente de contingence. La nature elle-même se découvre une histoire (Buffon), mais aussi les mœurs (Voltaire), le goût (Du Bos), les religions (Hume), l'entendement humain (Locke, Voltaire, Condillac), voire l'âme (La Mettrie, Diderot). Dans le domaine des Belles-Lettres ou des Beaux-Arts, l'histoire est tantôt critère de la vraisemblance poétique et tantôt objet d'une projection dans l'ordre épique ou romanesque, tantôt norme du jugement de goût et tantÎt fondement du principe rhétorique de l'imitatio. Surtout, l'histoire s'affirme comme dimension constitutive de la représentation, étant désormais conçue comme vecteur par excellence des transformations de la nature, des sociétés et des individus que la philosophie et la science se donnent pour mission, à la même époque, de comprendre. Dans un tel contexte, il importe donc d'examiner à nouveau les interrogations d'un siècle qui, entre le pessimisme du moraliste classique et la foi en un progrès irréversible des positivistes du XIXe siècle, fit de son rapport à l'histoire la source d'une inquiétude fondamentale, laquelle sera appelée à nourrir un imaginaire historique foisonnant dont nous proposons d'organiser l'étude autour des trois grands axes suivants :

1. Réinventer l'Antiquité. La Querelle des Anciens et des Modernes sur laquelle s'ouvre le siècle témoigne de l'ardeur avec laquelle les Lumières ont comparé le passé et le présent, les œuvres de l'Antiquité et les innovations modernes. De fait, pendant tout le siècle, la vitalité inventive des Lumières a procédé d'interrogations multiples sur les différentes formes de délimitation et d'articulation entre le passé et le présent, entre des modèles anciens à imiter et une culture nouvelle à inventer. En mêlant sans cesse connaissance et commémoration des Anciens, le XVIIIe siècle invite ainsi à interroger un imaginaire qui rapporte sans cesse la compréhension du présent et même de l'avenir à une mémoire lettrée ancrée dans le souvenir magnifié de l'histoire des siècles passés.

2. Imaginer de nouveaux mondes. Le siècle des Lumières ne constitue pas - contrairement aux XVIe et XIXe siècles - une période importante de découvertes et d'exploration de continents et de régions inconnus, mais plutôt une époque-clé pour la transmission et la diffusion de savoirs nouveaux sur le monde non-européen. Trois aspects paraissent essentiels à cet égard :

· la (re-)découverte, la valorisation, voire l'idéalisation de la dimension historique des sociétés pré-coloniales et non-européennes, dont témoignent des œuvres comme celles du père Jean-Baptiste Du Halde. Avec des historiens non-européens comme Garcilaso de la Vega et Francisco-Xavier Clavigero, on assiste également à l'émergence d'une historiographie non-occidentale à laquelle la République des Lettres européenne commence à prêter attention ;
· la systématisation encyclopédique et la large diffusion de nouvelles connaissances sur l'histoire des sociétés non-européennes, comme le montre l'Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes (1770, éd. élargie 1780) de G.-T. Raynal, à laquelle collabora notamment D. Diderot ;
· le recours au monde non-européen en tant que source importante de l'invention utopique, le XVIIIe siècle prolongeant ainsi une tradition antérieure qu'il transforme néanmoins, les utopies sociales et politiques étant désormais inscrites dans une perspective historique ou projetées dans une temporalité future (Koselleck) ;
· l'importance philosophique et politique accordée à la Révolution américaine, qui a renouvelé considérablement la réflexion occidentale à la fois sur le concept, le phénomène et les origines historiques de la « Révolution » et des « révolutions ».

3. Penser les révolutions. Si l'on consulte la rubrique « Révolution » de la première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694), on y lit : ce terme désigne « Le retour d'une Planete […] au mesme point d'où ils estoient partis. La revolution des Planetes. […] Il signifie aussi figurément […] grand changement dans la fortune […]. le temps fait d'estranges revolutions dans les affaires ». Or, l'édition de 1832 introduit cette nouvelle acception : « Il se dit surtout Des changements brusques et violents qui ont lieu dans le gouvernement des états. Révolution politique ». Ce que désigne à l'attention cette évolution sémantique, ce sont les changements profonds qui, dans l'intervalle, ont affecté la conception du temps et de l'histoire. D'un univers marqué par une conception cyclique du temps qu'illustre l'éternel retour des planètes, on passe à celui d'un changement violent, irréversible et sans précédent. Or, ce sont ces temporalités diverses qui ont façonné la pensée historique du XVIIIe siècle et dont l'idée de révolution permet au mieux de pressentir la complexité.

Soumettre une proposition. Les propositions (environ 2 pages à interligne simple) doivent procéder d'un projet de recherche original (une thèse de doctorat par exemple) qui concerne l'un ou l'autre des axes de la problématique en cause. Comme il s'agit non pas d'un colloque, mais bien d'un séminaire, chaque participant disposera d'environ une heure pour présenter les textes et les questions qui feront ensuite l'objet d'une discussion en commun. Les deux langues officielles du Séminaire sont l'anglais et le français.

Les propositions de chercheurs qui sont au début de leur carriÚre universitaire (doctorat ou équivalent soutenu après 2000) seront considérées en priorité sur les autres. Les membres du Comité organisateur ne retiendront qu'un maximum de 15 propositions.

Chaque proposition doit comporter les pièces suivantes :

· Un bref curriculum vitae où figure la date d'obtention du doctorat (Phd ou l'équivalent)
· Une liste des principales publications et des communications prononcées au cours des dernières années
· Une courte description de l'intervention (environ 2 pages à interligne simple)
· Une lettre de recommandation

Hébergement et transport. Les frais d'hébergement de même que les frais liés au transport aérien sont assumés par les organisateurs du Séminaire, qui se chargent de faire les réservations au nom de chacun. Les repas du matin et du midi seront servis sur place ; seul le coût des repas du soir est à la charge des participants.

Publication des Actes. Comme à chaque année, les Actes de ce Séminaire sont destinées à paraître chez Champion (Paris) dans la collection « Lumières internationales ».

ÿchéance. Nous vous invitons à soumettre par la poste un dossier qui doit parvenir à chacun des deux co-organisateurs au plus tard le 15 mars 2006, le cachet de la poste faisant foi de la date d'envoi. Prière de communiquer à

M. Marc André BERNIER
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en rhétorique
Département de français
Université du Québec à Trois-Rivières
C.P. 500 Trois-Rivières (Québec) Canada G9A 5H7
Phone: (819) 376-5011, ext. 3868; fax: (819) 376-5173
marc-andre_bernier@uqtr.ca

Prof. Dr. Hans-Jürgen LüSEBRINK
Universität Saarbrücken
Lehrstuhl für Romanische Kulturwissenschaft und Interkulturelle Kommunikation
Im Stadtwald
D-66123 Saarbrücken
luesebrink@mx.uni-saarland.de

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The International Society for Eighteenth-Century Studies (ISECS) invites applications from scholars in all fields of eighteenth-century studies within the context of a one-week International Seminar for Young Eighteenth-Century Scholars.

Formerly the East-West Seminar, this event brings together each year young researchers from a number of countries. In 2006, the meeting will take place in two cities, Québec City and Trois-Rivières, and will be co-organized by the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies (SCEDHS / CSECS), the Cercle interuniversitaire d'étude sur la République des Lettres (CIERL) and the Canada Research Chair in Rhetoric.

The Seminar will be held from Monday September 11th to Friday September 15th 2006 in Québec (Monday, Tuesday and Wednesday) and Trois-Rivières (Thursday and Friday), under the direction of Marc André Bernier (Université du Québec à Trois-Rivières) and Hans-Jürgen Lüsebrink (Universität Saarbrücken).

This year, the theme of the seminar will be: Enlightenment and History. Reinventing Antiquity, imagining new worlds, rethinking revolutions

Framing the issues. The persistent idea that history was irrelevant to the eighteenth century is itself, as Ernst Cassirer once observed in Die philosophie der Aufklärung (1932), “an idea with no historical basis.” Indeed, the Enlightenment made history one of the modalities par excellence for the representation of time, in a context where such ideas as evolution, process - even genealogy - established themselves as the basic elements of human experience. Accordingly, a concern with history informed Enlightenment thinking as a whole, investing it with a permanent dimension of contingency. Nature itself discovered a history (Buffon), as did mores (Voltaire), taste (Du Bos), religions (Hume), human understanding (Locke, Voltaire, Condillac), even the soul (La Mettrie, Diderot). In the fields of Letters and the Fine Arts, history is sometimes a criterion for poetic verisimilitude, sometimes the object of projection into the epic or novel, sometimes a standard for judging taste and sometimes the basis for the rhetorical principle of the imitatio. History, in particular, established itself as the constitutive dimension of representation, being henceforth conceived as a vector par excellence for the transformation of nature, societies and individuals, which philosophy and science were aiming to comprehend during the same era. In such a context, therefore, it becomes necessary to reexamine the questions posed by a century which, between the pessimism of the classical moralist and the faith in irreversible progress held by nineteenth-century positivists, made its relationship to history the source of an underlying malaise. This malaise would be called on to nourish a rich and diverse historical imagination, which we propose to study based on three main lines:

1. Reinventing antiquity. The Quarrel between the Ancients and the Moderns with which the century opened attests to the Enlightenment's passion for comparing past with present, the works of antiquity with the innovations of modern times. Indeed, all during the century, the inventive vitality of the Enlightenment derived from multiple interrogations concerning the various forms of delimitation and articulation between past and present, between the models of antiquity to imitate and a new culture to invent. By mingling knowledge and commemoration of the Ancients, the eighteenth century therefore invites us to examine an imaginary universe where an understanding of the present, and even the future, is continuously related to a literate memoir anchored in a heightened memory of the history of centuries past.

2. Imagining new worlds. The century of the Enlightenment - unlike the sixteenth and seventeenth centuries - was not a major period for geographical discovery or exploration; rather, it was a key era for the transmission and dissemination of new learning about the non-European world. Three points appear essential in this regard:

· the (re-)discovery, enhancement, even idealization of the historical aspect of pre-colonial and non-European societies, illustrated by works like those of Father Jean-Baptiste Du Halde. As well, non-European historians such as Garcilaso de la Vega and Francisco-Xavier Clavigero bear witness to the emergence of a non-Western historiography to which the European Republic of Letters was beginning to turn its attention;
· the encyclopaedic systematization and broad dissemination of new knowledge on the history of non-European societies, as shown by the Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes (1770, expanded edition 1780) by G.T. Raynal, on which D. Diderot notably collaborated;
· recourse to the non-European world as an important source of utopian invention, thereby allowing the eighteenth century to extend a previous tradition it was nevertheless transforming; social and political utopias were henceforth cast within a historical perspective or projected into a future temporality (Koselleck,);
· the philosophical and political importance accorded to the American Revolution, which revived to a great extent Western thinking on the concept, phenomenon and historical origins of both the “Revolution” and revolutions.

3. Rethinking revolutions. Under the heading Révolution in the first edition of the Dictionnaire de l'Académie française (1694), one reads: this term designates “le retour d'une PlanÚte […] au mesme point d'où ils estoient parties. La révolution des Planetes […]” (the Planets' return […] to the same point from which they left. The revolution of the Planets […]). “Il signifie figurément […] grand changement dans la fortune […]. le temps fait d'estranges revolutions dans les affaires.” (Figuratively, it signifies […] a major change in fortune […] time produces unusual revolutions in the affairs of men.)
Now, the 1832 edition introduces a new meaning: “Il se dit surtout Des changements brusques et violents qui ont lieu dans le gouvernement des ÿtats. Révolution politique.” (It is used particularly for the sudden and violent changes that occur in the government of States. Political revolution.)
This semantic evolution is noteworthy because of the profound changes that affected the concept of time and history in the interval. From a universe marked by a cyclical concept of time based on the eternal movement of the planets, we move to one of violent change, irreversible and without precedent. Now, it is these various temporalities that shaped the historic thought of the Enlightenment, with the idea of revolution offering a sense, at best, of their complexity.

Submission of proposals. The seminar is limited to 15 participants. The proposals (approx. 2 pages long, single-spaced) should be based on an original research project (e.g. a Doctoral Dissertation) that deals with one of the aspects mentioned above. Since this is a seminar rather than a conference, each participant will be given approximately one hour to present the texts and questions that will then form the basis of a group discussion.
Preference will be given to scholars who are at the beginning of their academic career (PhD or equivalent after 2000). The official languages are French and English.

Applications should include the following information:
- A short curriculum vitae with date of PhD (or equivalent)
- list of principal publications and scholarly presentations
- a brief description of the proposed paper (approx. 2 pages long, single-spaced)
- one letter of recommendation

Lodging and traveling. Lodging and travel assistance will be provided by the organizers who reserve airplane tickets and rooms. Lunch will be served on site; the cost of evening meals is covered by participants.

Proceedings. As is the case each year, the proceedings of the Seminar will be published by Champion (Paris) in the series “Lumières internationales.”

Deadlines. We invite submission of proposals and the deadline for abstracts is 15 March 2006. All applications should be sent by mail, the postmark attesting to the date of mailing, to one of the following addresses:

M. Marc André BERNIER
Chairholder, Canada Research Chair in Rhetoric
Département de français
Université du Québec à Trois-Rivières
C.P. 500 Trois-RiviÚres (Québec) Canada G9A 5H7
Phone: (819) 376-5011, ext. 3868; fax: (819) 376-5173
marc-andre_bernier@uqtr.ca

Prof. Dr. Hans-Jürgen LÜSEBRINK
Universität Saarbrücken
Lehrstuhl für Romanische Kulturwissenschaft u. Interkulturelle Kommunikation
Im Stadtwald
D-66123 SaarbrÌcken
luesebrink@mx.uni-saarland.de

Programm

Kontakt

Marc André Bernier: marc-andre_bernier@uqtr.ca

Hans-Jurgen Lüsebrink: luesebrink@mx.uni-saarland.de

http://www.uqtr.ca/dfra/seminaire2006
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Sprach(en) der Veranstaltung
Englisch, Französisch
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