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Mittelalterliche Geschichte

A. Paravicini Bagliani u.a. (Hrsg.): L'itinérance des seigneurs

 

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Première publications dans: Revue historique vaudoise, tome 114, 2006, p.363-365. <http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/infoclio/id=14986>
Titel:L'itinérance des seigneurs (XIVe-XVIe siècles). Actes du colloque international de Lausanne et Romainmôtier, 29 nov.-1er dec. 2001
Reihe:Cahiers lausannois d'histoire médiévale 34
Herausgeber:Paravicini Bagliani, Agostino; Pibiri, Eva; Reynard, Denis
Ort:Lausanne
Verlag:Cahiers lausannois d'histoire médiévale
Jahr:
ISBN:2-940110-47-6
Umfang/Preis:413 S.

Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Marie-Thérèse Guignard
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Cet ouvrage réunit les treize contributions présentées lors du colloque international qui s’est tenu à Lausanne et Romainmôtier du 29 novembre au 1er décembre 2001.

Il s’ouvre sur la contribution de Guido Castelnuovo, dont la démarche originale, consistant à analyser l’itinérance d’Humbert le Bâtard (1377-1443) sur la base de ses choix de sépulture, permet de distinguer d’emblée trois catégories d’itinérance, que l’on retrouve, en partie, tout au long de l’ouvrage. Une itinérance princière et diplomatique, d’abord, lorsque Humbert part en croisade, puis sillonne l’Europe en tant qu’ambassadeur d’Amédée VIII ; une itinérance politique et régionale destinée à asseoir l’autorité du duc ; l’itinérance seigneuriale et sociale, enfin, d’un grand seigneur apanagiste à l’intérieur de ses propres terres.

Ce recueil présente trois autres exemples d’itinérances princières et diplomatiques. Les expéditions décrites par Anne-Laure Sans, Eva Pibiri et Monique Sommé ont en effet pour mission de contracter des alliances au nom et au service d’un prince.

Anne-Laure Sans décrit l’expédition montée par le comte de Neuchâtel en 1419 pour aller verser la rançon de son fils, Jean de Fribourg, prisonnier des Armagnacs. Après avoir décrit le contexte politique du voyage, l’itinéraire de l’expédition et le cadre féodal de la rançon, l’auteur s’intéresse au prestige et à la taille de l’ambassade, et montre qu’au-delà du but premier de libération de Jean, le voyage est l’occasion de rendre visite aux alliés bourguignons, pour en obtenir de l’aide et resserrer les liens avec eux.

L’étude d’Eva Pibiri est consacrée aux voyages des ambassadeurs savoyards chargés de négocier le contrat de mariage d’Annabelle d’Ecosse, fille cadette du roi Jacques Ier, et de Louis de Savoie, second fils du duc de Savoie, et d’amener la princesse en Savoie (1444-1445). Une fois passés les dangers du voyage (tempêtes, guerre civile, etc.), des sommes considérables sont dépensées pour parer la princesse selon son rang. On trouve en annexe des cartes des itinéraires, un tableau chronologique de l’itinéraire du convoi qui emmène Annabelle, et les récits comptables des voyages des ambassadeurs savoyards.

Monique Sommé, quant à elle, décrit le faste qui entoure le voyage d’Agnès de Clèves, nièce du duc de Bourgogne Philippe le Bon, rejoignant son mari Charles de Viane, héritier du royaume de Navarre, en 1439. Isabella Lazzarini, Francesco Senatore, et Christian Guilleré ont étudié les déplacements de divers seigneurs à l’intérieur de leurs propres terres, dans un but de gestion gouvernementale et de contrôle politique. Si l’on se base sur la distinction faite par Guido Castelnuovo à propos de l’itinérance d’Humbert le Bâtard, ces voyages entreraient dans une catégorie mixte entre celle de l’itinérance politique et régionale et celle de l’itinérance seigneuriale et sociale.

Isabella Lazzarini analyse l’itinérance interne des Gonzague dans l’état de Mantoue, en comparant celle de Louis III, capitaine (xive s) et celle de Louis II, marquis (xve s.). Alors que Louis III est contraint de résider principalement dans la ville de Mantoue (l’unique ville de l’état de Mantoue), Louis II peut choisir de résider sur ses territoires, grâce à la réussite de son contrôle du territoire.

Francesco Senatore étudie l’itinérance des Aragonais de Naples dans leur royaume de 1435 à 1491, en comparant les itinéraires d’Alphonse I, de son fils Ferrante I et du fils de celui-ci, Alphonse duc de Calabre. Leurs motivations son diverses : contrôle du territoire, exercice des fonctions gouvernementales, renforcement des liens économiques avec les cités.

Christian Guilleré s’intéresse au lien entre itinérance et finances, à travers l’exemple de la couronne d’Aragon. En comparant les différentes régions du royaume visitées par Jacques II durant les années 1302-1304 avec la provenance de ses recettes fiscales dans la même période, il montre que les voyages princiers ont également pour but la levée et la négociations de contributions. On trouve en annexe un tableau des itinéraires de Jacques II durant l’année 1302 et quatre cartes illustrant ses voyages de mars 1302 à mars 1304.

Les voyages à but politique pouvaient aussi intervenir après la mort du prince : Bernard Andenmatten et Laurent Ripart décrivent le bouleversement des choix de sépulture des princes savoyards qui eut lieu entre la fin du xve siècle et le début du xvie siècle. Ils montrent le lien entre la disparition de l’itinérance funéraire des princes savoyards et l’apparition d’une nouvelle forme de gouvernement. Cette contribution est suivie d’un catalogue des testaments, morts et sépultures des membres de la Maison de Savoie à la fin du Moyen Age.

En plus des trois sortes d’itinérances à caractère politique définies par Guido Castelnuovo, on trouve également dans ce recueil des exemples de voyages n’ayant aucun but politique, et dont le mobile semble purement personnel. Par ses aventures chevaleresques « entre cours royales, entre pèlerinage, combat et curiosité », le patricien bernois Conrad de Scharnachtal (xve siècle) cherchait l’honneur et le prestige d’un grand seigneur. Werner Paravicini s’étonne de la manière exceptionnelle dont Conrad s’est efforcé de documenter ses voyages, par des attestations de présence à chaque étape et par des attestations générales concernant un voyage entier, voire plusieurs voyages. On trouve à la suite de l’article une liste chronologique de documents de voyages (attestations de présence, de voyage, sauf-conduits, lettres de recommandation, etc.). Antoine Glaenzer s’intéresse au phénomène du pèlerinage par délégation : dans son codicille, rédigé en 1448, Marie de Chalon, comtesse de Neuchâtel, fait le voeu de pèlerinage, qui sera réalisé après sa mort par ses héritiers. L’article est suivi de l’édition du codicille.

La contribution de Jean-Daniel Morerod a pour objet le pèlerinage à Jérusalem de Guillaume de Chalon. Une reconstitution par témoins de ce voyage eut lieu en 1495, plus de quarante ans après, à l’occasion d’un litige sur la possession d’une seigneurie, et permet d’en découvrir la motivation : l’adoubement de Guillaume.

Les deux dernières contributions ont été présentées le 1er décembre 2001 à Romainmôtier, à l’occasion du 500e anniversaire du mariage de Marguerite d’Autriche et de Philibert de Savoie. Elles montrent à quel point le personnage de Marguerite était riche et contrasté, à la fois « première princesse bibliophile de son temps » et « grand homme d’Etat ». Jean-Marie Cauchies mentionne ses exploits et ses déboires en tant que régente des Pays-Bas. Marguerite Debae reconstitue son impressionnante collection de manuscrits, sa formation, puis sa dispersion après la mort de Marguerite en 1530.

Zitierweise Marie-Thérèse Guignard: compte rendu de: Agostino Paravicini Bagliani, Eva Pibiri, Denis Reynard, L'itinérance des seigneurs (XIVe-XVIe siècles): Actes du colloque international de Lausanne et Romainmôtier, 29 nov.-1er dec. 2001, Lausanne, 2003, Cahiers lausannois d'histoire médiévale no. 34, 413 p. Première publications dans: Revue historique vaudoise, tome 114, 2006, p.363-365. <http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/infoclio/id=14986>
 
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