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Zeitgeschichte (nach 1945)

Y. Raison: Qui sont les cathos aujourd’hui?

 

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Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Religions und Kulturgeschichte, Vol. 109, 2015, S. 480.
Autor(en):
Titel:Qui sont les cathos aujourd’hui?Sociologie d’un monde divisé
Ort:Paris
Verlag:Desclée De Brouwer
Jahr:
ISBN:978-2-220-06561-8
Umfang/Preis:332 S.

Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Vincent Petit, Strasbourg
E-Mail: <vincent.petit.vincentgmail.com>

L’ouvrage rédigé par Yann Raison du Cleuziou, maître de conférences en sciences politiques, est issu d’une enquête menée par l’association Confrontations, qui a pris la suite du CCIF (Centre catholique des intellectuels français). L’enquête elle-même provient d’une préoccupation sur l’avenir du catholicisme en France. En effet, si 56 % des Français se disent encore catholiques, seulement 4,5 % assistent à la messe chaque dimanche, et où les différents critères d’observance religieuse (baptême, mariages, ordinations) sont aujourd’hui parmi les plus faibles de toute l’Europe. L’auteur entend expliquer que la «crise catholique» ne réside pas dans l’amplitude de ces statistiques mais bien plutôt dans leur interprétation (16): le diagnostic est-il celui d’un catholicisme qui s’est trop avancé dans les réformes ou qui au contraire s’est arrêté trop tôt dans l’aggiornamento?

Presque 200 personnes, toutes des chrétiens engagés (6), ont été ainsi interrogées lors d’entretiens individuels ou de groupes (le corpus est décrit p. 311 à 332). Le résultat illustre ce qu’est «l’archipel catholique» aujourd’hui: un patchwork. En combinant l’analyse sociologique, des témoignages, des tableaux synthétiques, le livre dresse dans une première partie des portraits de groupes, eux-mêmes éclatés: les inconciliables, les «tradis» en reconquête, les «blessés de l’institution» (distanciés, divorcés, femmes), les jeunes. Une seconde partie aborde leur rapport à l’Eglise, mais là aussi le panorama est tout aussi diffracté: statuts et rôles qui ne coïncident pas dans les paroisses, vision désenchantée de l’institution, identité de plus en plus hétéronome... avec le constat clinique d’une recomposition affinitaire qui est devenue la norme (248). Peut-être qu’il en va de l’Eglise comme de tous les grands corps sociaux, où l’individu fait avec ou plutôt sans les prescriptions de l’institution à laquelle pourtant il continue d’appartenir. Ce qu’il y a de plus original mais aussi de plus déprimant dans l’ana-lyse de Yann Raison du Cleuziou, réside moins dans l’ampleur de la crise que dans les modalités par lesquelles elle s’effectue: la peur du conflit, les accommodements locaux, l’autocensure, l’auto-exclusion, la docilité intériorisée... Autant de démissions silencieuses qui feraient regretter les polémiques pénibles sur la liturgie ou la contraception. L’institution ecclésiale, au niveau des paroisses, des mouvements, des diocèses, ne vit plus, elle vivote. Un tel constat amène à s’interroger sur l’existence d’une dynamique particulière de la pratique religieuse, qui serait à l’inverse de nombre de pratiques sociales, proportionnelle au niveau d’exigence, d’intransigeance, de radicalité qu’elle impose.

Zitierweise Vincent Petit: Rezension zu: Yann Raison du Cleuziou, Qui sont les cathos aujourd’hui? Sociologie d’un monde divisé, Paris, Desclée de Brouwer, 2014. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Religions und Kulturgeschichte, Vol. 109, 2015, S. 480. <http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/infoclio/id=29241>
 
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